Témoignage
Nous apprenons la mort d’un de nos anciens stagiaires avec qui nous gardions contact : Jean-François.Nous en sommes très affecté.
Il continuait à participer à notre vie professionnelle en venant mensuellement à nos intervisions sur le Rorschach. Certains d'entre nous le côtoyait régulièrement et conservent le souvenir d'une belle personne : discret, respectueux mais curieux d'apprendre, fiable dans ses engagements et très efficace dans son travail.La semaine dernière encore, l'un d'entre nous a eu le plaisir de dîner avec lui.
La mort l’a fauché en pleine fleur de l’âge, comme elle l’avait il y a un an pour sa compagne, « ma Cécile » comme il disait…
C’est une lourde perte pour nous et our toute la communauté des psychologues au service de laquelle il se donnait avec l’enthousiasme de sa jeunesse.
Nous vous présentons nos condoléances et vous témoignons toute notre sympathie en ce moment très difficile.
Pour le service de psychologie,Thierry LOTTIN.
Thierry LOTTIN Service de Pychologie du CHS Notre Dame des Anges à Liège- 22-07-14
Témoignage
Lors de sa prise de fonction en tant que psychologue, Jean-François s’est installé dans le bureau jouxtant le mien. De ce fait, j’ai été amené à le fréquenter quasi quotidiennement durant quelques trop courtes années.
Sous une apparence faite de retenue, de pudeur, et de flegme, on sentait néanmoins une tension contrôlée, une nervosité muselée, une violence rentrée, une sensibilité masquée. Mais c’était ainsi, pour lui, un professionnel se devait d’être contenu, impassible et réservé.
La rencontre de l’exubérance spontanée de la Basse-Meuse et de l’hermétisme rugueux ardennais nous a valu une relation que je sentais faite de défiance mêlée d’attachement et de respect et, je l’espère, aussi de confiance réciproque. Une de ces relations qui aurait pu être toute autre dans un autre contexte que celui du travail.
C’était un jeune homme brillant, intelligent, minutieux, avec une capacité de travail hors du commun. Et il était fiable et honnête. C’était un professionnel dans le vrai sens du terme ; c’était de plus un chercheur.
Il investissait son travail et était investi par lui. Il a été son refuge aussi.
La perte de sa compagne l’avait dévasté. Il nous était revenu brisé et se livrait un peu plus, sporadiquement, sans étalage. Il faisait face, courageusement, bien que son désespoir soit perceptible.
Pour notre équipe, et pour le combat concernant la reconnaissance de notre métier de psychologue, il fut une bénédiction. J’ai trouvé en lui un allié que je n’espérais plus et il ne m’a jamais déçu dans son engagement.
Si je devais trouver un mot pour définir Jean-François, je dirais que c’était un « conciliateur ». Il était objectif, nuancé, réflexif et à l’écoute. C’est avec lui qu’a commencé à s’établir un esprit de groupe au sein des psychologues, une entraide, choses que je n’ai jamais connues auparavant.
Son calme, sa non précipitation a rassemblé dans une énergie commune des professionnels pourtant enclins au travail solitaire. Que son départ permette à cela de perdurer, en mémoire de lui.
Réfléchissant à ce texte, je suis arrivé à la conclusion que la moralité de la fable « Le Lion et le Rat » de Jean de La Fontaine pourrait condenser et illustrer sa ligne de conduite de stratège : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. »
Mais, pour lui, que ce temps fut court, odieusement court … Nos confrontations d’idées me manqueront et notre équipe a perdu sa clé de voûte.
Daniel RUCHENNE- 22-07-14
Témoignage
Jean François était devenu un ami.
Début des années 2000, il était mon élève.
J'ai rapidement remarqué sa singularité et la finesse de ses jugements.
Lorsqu'il a souhaité faire un stage dans notre groupe CETISM, j'ai de suite accepté car je savais que sa manière de voir les choses était remarquable.
Nous avons donc fait un bout de chemin scientifique ensemble.
Il était parfaitement inspiré, travailleur. C'était un bon ardennais ... Il méritait largement son poste de chef à Lierneux.
Il y a quelques jours nous nous voyons avec un médecin hollandais pour finaliser une publication au moins en rapport avec un travai commencé il y a 4 ans. Nous finirons ce travail, jean François, je te le promets... Tu y a mis tant de cœur....
Tu vivais difficilement le départ brutal de ta promise, Cécile. Mais tu te relevais, je pense.
Ton départ injuste creuse un trou terrible dans notre famille du travail... Ta permanente bonne humeur nous manquera aussi...
Robert
Robert Andrianne- 18-07-14