Hommage
Charles, mon ami, mon partenaire de scène, mon voisin, mon copain de rue…
Comment gérer cela ?
Souviens-toi de toutes ces années, cette amitié de presque 20 ans. Et quand on aime on a toujours 20 ans.
Tu étais un homme fin, cultivé, délicat et tellement épicurien.
Je me souviens de nos soirées des fins novembre. Tu tenais le premier rôle, moi j’étais ton compagnon de scène. Pour les besoins du scénario tu m’avais coupé la langue. Un marseillais qui faisait le père Fouettard ne pouvait pas parler.
Tu étais le Grand Saint, le Grand Saint Nicolas… Et moi le Zwarte Piet’. Quelles belles soirées. Quels délicieux moments. Sur scènes (il y en avait plusieurs sur la même soirée) avec les enfants, tu parlais et étais tellement rassurant. Moi depuis des années, j’avais rangé mon fouet et distribuais des bonbons à volonté selon tes vœux.
Te souviens-tu du soir où nous avions fini la tournée chez moi. Mes deux garnements avaient bourré leur culotte de papier journal pour amortir la fessée du Père Fouettard…
Et au café du quartier… Toi en Saint-Nicolas et moi en Père Fouettard. La patronne était là avec les poumons de la Cicciolina. Quand tu l’avais saluée, tu lui avais demandé si elle avait conscience qu’elle embrassait un Grand Saint…
Et le Whisky….
Tu vas me manquer. Mais là-haut tu vas mettre l’animation.
A bientôt L’Ami.
LAURENT GOMEZ- 19-03-17